Design Thinking
16 mai 2025

C’est ici que tout commence, Alors préparez vous pour l’expédition. Mais avant cela prenez les bonnes mesures pour profiter pleinement : un ordinateur, une bonne connexion et de quoi écouter de la musique. Une fois équipé, laissez-vous guider. Mais garder à l’esprit une chose : chaque détail à un sens et une symbolique dans ce qui va suivre… Saurez-vous les décrypter ?

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Don’t let me be misunderstood – Santa Esmeralda

introduction

Je m’appelle Damien Robert-Tissot, je suis né en plein hiver de l’année 2003 à la Chaux-de-Fonds en Suisse. Une ville que je quitterai au côté de ma maman avant même pouvoir graver mes premiers souvenirs. Je grandis au Locle une ville mal-aimé mais qui s’avère être un terrain de jeu optimal pour un enfant. Durant l’apparition en 2020 du Covid-19, je retourne dans ma ville natale pour y développer ma première passion : la photographie. Une discipline que je découvre seul dans ma chambre en jouant aux jeux vidéo. Je décide alors d’en faire mon métier mais cela n’allait pas être si simple. Pourtant, je suis à ce jour épanoui professionnellement et c’est mon parcours qui me l’a permis.

Comme j’aime le dire, tout est parfaitement orchestré. C’est-à-dire que chaque chose à un sens et est là pour une bonne raison. En tout cas, c’est que je ressens au niveau de mon parcours de vie et plus particulièrement au niveau professionnel. Ce sont toutes ces expériences et réflexions qui influencent à ce jour, la manière dont je crée.

Découvrez au fil de cet autoportrait sur mon profil en tant que créatif, comment chaque note est venu s’aligner sur ma partition pour créer une véritable mélodie.

Processus de création

01 | Espace de travail

Mon espace de travail prend racine dans mes pensées. Il se forme dans une sorte de Safe place où toutes limites sont écartées. C’est ici que je peux imaginer, vibrer et repousser mes limites créatives. Cette Safe place vient s’ajouter à de l’autohypnose me permettant de plonger rapidement dans cette place et pouvoir y travailler efficacement.

D’un point de vue physique, Mon espace de travail est également très peu limité. je possède bien évidemment un beau bureau sur lequel je peux travailler mais ce que j’aime dans ce que je fais, c’est que mon terrain de jeu, c’est le monde. Pas uniquement d’un point de vue géographique mais aussi le monde des autres. Entrer dans leurs univers, leurs histoires et tout ce qui va avec. Les écouter, les comprendre pour finalement retranscrire visuellement leurs mondes et créer un pont avec le mien. Ce que j’aime en tant que photographe, c’est que ce métier est une sorte d’excuse pour mettre les pieds là où on ne devrait pas être.

 Le métier de photographe et de Designer sont effectivement très solitaires sur le papier. Malgré cela, On ne travaille jamais vraiment seul. Il faut constamment interagir avec autrui pour mettre en place ce dont il a besoin. Que cela soit pour un mariage ou une affiche publicitaire.

En ce qui concerne le fait de travailler avec mes pairs, je dirais que j’aime travailler seul pour créer un projet ayant exactement ma vision mais j’apprécie aussi être accompagné pour apprendre des autres et découvrir leur façon de penser.

Sensible à la performance, j’aime utiliser un matériel de qualité qui a été réfléchi par des clients pour des clients. Un équipement de qualité, c’est un équipement qui dure et un bon flux de travail garantie.

Ces outils reflètent ma passion pour l’image quel qu’elle soit. Qu’il faille la faire sur le terrain ou derrière l’ordinateur, je possède un excellent équipement pour réaliser pratiquement tout ce que je souhaite.

Souvent, ça commence avec de la musique qui dépend de mon état d’esprit. Pas forcément forte, mais présente comme un fond qui met en mouvement. Sortir dehors aide aussi : marcher, observer, laisser les idées venir sans les appeler. Je vois souvent l’inspiration comme un dessin : d’abord un croquis, brut, rapide, instinctif. Puis viennent les valeurs, les contrastes, les nuances. Ensuite les détails, ceux qu’on n’ajoute que si on a pris le temps de regarder longtemps. J’aime pousser les choses plus loin, jusqu’à ce qu’un détail insignifiant prenne soudain de l’intérêt. Je pars souvent dans tous les sens : les idées arrivent en vrac, un peu comme une tempête. Alors je les note sur un post-it, un carnet, mon calendrier Google, peu importe. Il faut juste qu’elles sortent avant qu’elles s’effacent. Mon processus est chaotique, mais vivant. C’est dans ce désordre que se construit peu à peu quelque chose de cohérent pour finir par se structurer.

Je collectionne les idées comme d’autres collectionnent les images. Instagram est devenu une sorte d’archive mentale : j’enregistre tout ce qui m’interpelle, sans forcément savoir pourquoi. YouTube, c’est différent, plus immersif. J’y cherche des mises en situation, des expériences vécues par d’autres qui réveillent les miennes. Souvent, les meilleures idées viennent en revisitant quelque chose d’ancien : une photo oubliée, un projet abandonné, une émotion mal rangée. Je rouvre les tiroirs de mes expériences passées, et je regarde ce qui mérite d’être recyclé, détourné, rallumé. Créer, c’est parfois juste réinterpréter ce qui est déjà là, mais avec un œil un peu plus affûté qu’hier.

Parfois, c’est le temps. Ou plutôt son absence. Le sentiment qu’il faudrait créer vite, bien, et tout de suite, comme si l’idée devait naître parfaite. D’autres fois, c’est le manque d’intérêt. Quand rien ne semble assez stimulant pour valoir l’effort. Le pire, c’est ce paradoxe : la peur de manquer d’idée et donc ne pas en trouver. Cette peur, elle crée un vide qui étouffe tout. Et plus on cherche à la combler, plus elle se creuse. Il faut alors apprendre à attendre. À ne rien forcer. À laisser revenir l’envie, doucement, comme on laisse infuser quelque chose.

univers créatif

01 | Envies et rêves

Mes mantras, sont les suivants : vibrer, être libre et rêver. C’est tout ce que je souhaite. Vibrer quand une idée m’emporte, quand un projet me fait perdre la notion du temps. Être libre dans ce que je crée, dans ce que je choisis de faire, dans ma manière de regarder le monde. Ce métier, je l’aime parce qu’il me fait découvrir. Apprendre. Rencontrer. Et bien sûr pouvoir continuer de rêver en continuant de croire que tout est possible car ma seule limite, c’est mon imagination. J’imagine la suite comme une série d’explorations : entrer dans l’univers des autres, comprendre leur langage, valoriser ce qu’ils font. J’avance sans chercher à tout changer, juste à mieux faire, à m’améliorer. Je crois que mon rêve, au fond, c’est de continuer. De garder ce que j’ai, de cultiver cette chance, et d’aller un peu plus loin chaque fois.

J’aime m’imprégner de l’univers d’artistes de différents horizons. Cela dit, tous sont similaires sur plusieurs aspects : le savoir-faire, la passion, l’authenticité et la force de l’histoire transmise dans les visuels. Ce sont ces qualités que je souhaite développer en prenant exemple sur ceux qui se trouvent selon moi, en haut de la pyramide.

Je me méfie de ce qui sonne creux. Des créateurs qui se regardent faire, des univers lisses sans aspérités, trop calibrés pour plaire. Je n’envie pas ceux qui cherchent à impressionner plutôt qu’à exprimer. Les rythmes effrénés où l’on crée sans respirer, juste pour produire, m’angoissent. Je refuse les logiques de performance qui effacent le plaisir, le doute, l’humain. Ce n’est pas ça, pour moi, être créatif. Ce n’est pas se conformer à une esthétique attendue ou jouer un rôle de designer. Mes contre-modèles sont ceux qui prétendent avoir trouvé, alors que je préfère ceux qui cherchent encore.

vision du monde

01 | une enfance créative ?

Contre toute attente oui. Destiné à première vue à un métier de chantier par la classe sociale dans laquelle j’ai évolué, je grandis pourtant entourer d’œuvres et d’univers qui m’ont pour la plupart obnubilés. Sans le remarquer ou le conscientiser, j’absorbe et m’imprègne de ces mondes qui me fascine encore à ce jour. Que cela soit par le qualité visuelle ou les messages autant puissants que subtil. De plus, j’évolue dans une mentalité dite « coup de pied au cul » dans laquelle il est normal d’en baver pour gagner sa vie. Un principe que je rejette encore à ce jour tant bien que mal.

Au milieu cet univers rustre se cache une étincelle. Cette étincelle, c’est ma maman. Comme évoqué plus haut : Tout est parfaitement orchestré. Et cela s’illustre une fois par le fait que j’ai compris bien tard que ma maman m’avait transmis ces rêves. Car au milieu de cette classe ouvrière, il y a elle : une costumière de théâtre qui a dû par les événements de sa vie, renoncer au monde de l’art. Aujourd’hui, je sais que c’est elle qui a allumé cette étincelle artistique en moi pour donner naissance à cette petite flamme que j’entretiens : ma volonté, ma passion. Je reviens d’ailleurs de plus en plus sur les œuvres préférées de ma maman que je connais par cœur sans en connaitre le sens : Que cela soit les Cowboys fringants, Archives ou même Kill Bill, je peux à ce jour les voir avec un œil d’adulte et comprendre la valeur qu’elles portent dans mon héritage artistique.

C’est une question très pertinente à laquelle j’ai tenté de répondre durant 3 ans. Ce questionnement, ce n’est pas sur mon travail que j’ai tenté d’y répondre jusqu’ici. C’est sur le travail de dix artisans Chaux-de-Fonniers que j’ai photographié durant cette période. Ce projet photographique, en partenariat avec la bibliothèque se présente uniquement par des images, laissant le spectateur se faire son propre avis sur la question. Chaque artisan est présenté sur trois doubles pages : la première se porte sur la personne/l’artisan/l’artiste, sa vision et son savoir-faire. La deuxième sur son environnement de travail faisant un parallèle entre boutique et atelier. Pour finir, la dernière page met en lumière la création, l’objet, le produit. Parmi ces profils variés, on retrouve par exemple un fromager, un sculpteur de pierre, un facteur de piano ou encore un fondeur à l’origine des cloches des jeux Olympique. Le projet sortira très prochainement sous forme de livre et d’exposition. Mais j’en ai déjà trop dit. Je ne voudrais pas tout révéler avant sa sortie officielle.

Pour tout de même répondre à la question, je dirais que l’échange que j’ai pu avoir avec ces passionnés a renforcé mon opinion. Selon moi, si le mot artisan a pour racine le mot latin « artis » (art), démontre que la frontière est floue. Les critères pour entrer dans ses cases semblent être similaires : créer et posséder un savoir-faire. Finalement, il suffit donc d’être en accord avec le terme en lequel on se sent le plus légitime. Pour ma part, cela dépend de ce que je crée derrière l’ordinateur je me considère plus comme un artiste alors qu’enfermé dans le noir d’un labo photo plus artisan. Malgré tout, j’aime me rappeler que le titre ne fait pas la qualité de ce que l’on crée.

Il est à nouveau difficile de prendre parti. Je pense que le but du jeu dans le travail, c’est d’arriver à en faire un jeu. Malheureusement, ce n’est pas possible pour tout le monde. Cela n’est pas dû uniquement à un manque de bonne volonté, il me semble simplement complexe d’exiger cela à une personne qui effectue des travaux de nettoyage par exemple. Pourtant, cela me fait penser Ludovic Franceschet, un éboueur passionné par son métier. En ce qui me concerne, je n’ai de loin pas à me plaindre car après avoir entrevu le métier de menuisier, bien que j’y ait été introduit par la mauvaise personne, j’exerce aujourd’hui le métier que je souhaite. C’est une chance énorme. Étant également un grand joueur de jeux vidéo, je dirais que les sensations sont assez identiques entre mon travail et ceux-ci. En effet, je peux y passer des heures sans compter et ressentir cette satisfaction après avoir accompli une rude épreuve. Mais comme tout bon jeu qui se respecte, il y a de la difficulté. Sinon ça ne vaut pas la peine ! Et bien évidemment des boss. Ces boss représentent des sortes « Checkpoint » nous indiquant que l’on a les capacités pour passer à la suite une fois vaincu. Et le meilleur moment vient lorsque l’on récupère les récompenses à la fin de ce rude combat. Par le passé je me suis retrouvé face à un boss auquel je n’étais pas prêt. Lors du premier mariage que j’ai photographié, il y a cinq ans je me retrouve face une situation très technique : la sortie des mariés. Des gestes brusques, des bulles de savon qui s’envolent sur une allée d’invités m’empêche de cadrer et faire la mise au point correctement. Et contre toute attente, je me retrouve face à ce même boss il y a quelques jours. Mais cette fois je suis prêt. La satisfaction est énorme. Un des plus grands boss de ma vie vient d’être vaincu et la récompense est tout autant réussi que symbolique : Une belle photo. Je peux alors mesurer de manière concrète que j’ai gagné beaucoup d’XP (points d’expérience) durant ces cinq années.

Le doute est surtout présent au tout début du processus créatif. Le pire c’est de ne pas avoir d’idée. Que cela soit pour un shooting photo, une couverture d’un document ou le concept d’une vidéo, ce que je ne supporte pas, c’est le passage où je n’ai pas encore d’idée. Quand les idées viennent, c’est ensuite une autre forme de doute qui s’installe : Est-ce une bonne idée ? Est-ce pertinent ? Est-ce innovant ? Une des principales pensées limitantes dont je peine à me débrasser c’est de vouloir être le premier à avoir eu cette idée. Hélasse, c’est un cercle vicieux dans lequel il est toujours possible de trouver un lien avec une autre création. De plus, rien ne sort de nulle part. Durant la phase de création, je suis donc souvent amené à devoir prendre du recul et me souvenir que mes idées sont un mélange de ce qui existe déjà. Ce qui est unique, c’est ce que j’en fais.

Ce qui me contraint le plus vient souvent de l’intérieur. Pour moi, chaque chose doit avoir du sens. J’aime le détail, le complexe, ce qui fait réfléchir. Et cette méthode me frustre parfois. J’imagine quelque chose que je suis incapable de faire puis je m’en donne les moyens. Le problème parfois, c’est le temps. Plus haut, j’évoquais également la notion de liberté à laquelle j’aspire. Il arrive aussi que celle-ci vienne freiner ma motivation lorsque je dois faire quelque chose juste pour le faire. Il faut obligatoirement que cela repousse mes limites/connaissances sinon je n’y trouverai aucun intérêt. Faire pour faire n’a pas de sens. Comme solution, j’utilise alors ma première contrainte pour donner du sens à ce que je dois faire : rendre complexe. imaginer quelque chose dont je suis incapable où je peux ensuite repousser mes limites et apprendre. Le problème reste le même : le temps.

Bien que mon parcours ne fasse que commencer, j’ai à ce jour, l’impression d’être là où je dois être. La recette parfaite pour me sentir à ma place pour la suite devra être constituée de ces ingrédients : Un cadre stimulant dans lequel j’apprends de nouvelles choses, un travail varié où les semaines ne se ressemblent pas mais interagissent entre elles et finalement, une équipe bienveillante. Tout ce que je souhaite, c’est de pouvoir continuer de dire que je suis un « Chasseur d’histoire ». J’observe ce que mes clients ont a raconter (un mariage, un parcours de vie, un savoir-faire) et je le traduis en image.